Le but de l’existence pourrait être d’assumer le jeu des dynamiques subtiles de la vie, et de ce qu'on appelle en yoga, les 3 GUNA (raja, tamas et sattwa), en lien avec les 5 EMOTIONS, pour les transcender, s’en libérer et s’émanciper : apprendre, comprendre et réaliser … apprendre à mieux se connaître, comprendre qu'il n'y a pas de hasard et accepter avec plus de conscience « les épreuves » proposées par La Vie comme de véritables opportunités d'évolution, réaliser ce que l'on est vraiment.
Ce schéma me semble opportun pour présenter une vision différente du corps humain vu par l'intermédiaire des enseignements du yoga :
Il présente les CHAKRAS et surtout leur interdépendance par l'intermédiaire des 3 nadis principaux : IDA, PINGALA et SHUSHUMNA (qui régulent en quelque sorte les 3 guna). Si chaque centre d'énergie peut être symbolisé par un des élément (TERRE, EAU, FEU, AIR et ETHER) qui subtiliser le fonctionnement du corps, ils assurent des fonctions précises que je détaillerai élément par élément. Ils sont aussi influencés par les dynamiques d'accélération ou de frein évoqué juste avant dans ce que j'ai décrit comme « le jeu des dynamiques subtiles de la Vie » .Pingala et Ida sont comme les 2 polarités positive et négative du corps. La shushumna est centrale et répond plutôt à un état de parfait équilibre que l'on décrit par l'intermédiaire de sattwa.
Pour présenter ensuite ce qui pourrait être apparenté à une « intelligence de La Vie », il faut évoquer les lois d’engendrement et de contrôle, des lois de cause à effet ou « lois du karma » comme on peut dire plus facilement, des lois qui nous renvoient à l'interdépendance de toute chose et à leur relativité. Lavoisier disait bien d'ailleurs que « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Ces lois sont évoquées par la médecine chinoise et suivent le rythme des saisons et les transcendent. Elles offrent une vision holistique du corps, à la fois logique et complexe, d'une très grande subtilité. Elles rappellent qu'il est impossible de séparer le corps des émotions qui l'affectent, ni de dissocier l'individu de son environnement.
En voici une illustration :
Sur le schéma on peut voir par exemple que la terre qui « est engendrée » par le feu, « engendre » quant à elle le métal. Ainsi, par exemple, en brûlant du bois, le feu permet à la matière de se désagréger, de libérer son essence vitale et de la laisser retourner à la terre, pour attendre éventuellement d’être de nouveau matérialisée, en présence d'eau pour reprendre forme et redonner une nouvelle essence …
En parallèle, on observe que la terre « est contrôlée » par le bois et « contrôle » à son tour l’eau, ce qui sous-entend que le bois « nourrit » la terre et que la terre « endigue » l’eau. On pourra voir aussi que les colères (bois) ont des répercussions sur notre réflexion (terre) au risque de les fausser mais aussi que le raisonnement (terre) permet de contrôler certaines peurs (eau). De même, l’eau « éteint » le feu et le feu « fait fondre » le métal, ce qui signifie de façon imagée que la peur (eau) tempère les ardeurs, évite les excès (feu) et la joie (feu), aide à contrebalancer la tristesse (métal) tout comme un sursaut d’orgueil (feu en excès) peut permettre de sortir d’une dépression (métal en excès). Ou encore, à l'image du métal qui « coupe » le bois, la tristesse canalise les élans émotionnels, comme la colère (bois), tout en « nourrissant », par l’intermédiaire de l’eau, le bois quand même !
« Tout dans l’univers est constitué par le QI. Les hommes et toutes les choses ne sont formés en réalité que d’une seule et même substance. L’Energie vitale a la nature du ciel et est à l’origine de toute matière sur la terre par sa densification ou sa re-dispersion » TCHANG TSAI
Nous retrouverons toute cette logique à travers l'étude plus détaillée de chaque saison. Je commencerai par la TERRE qui représente notre point de départ, notre base. Elle se retrouve entre chacune des périodes et plus particulièrement entre l'été et l'automne. C'est une saison dite « intermédiaire », une période d'équilibre ou de rééquilibrage qui est symbolisée au travers cet élément. Je l'aborderai avec l'été indien.
Sans suivre le rythme des saisons (loi d'engendrement), nous continuerons avec l' EAU et l'hiver, période où la nature est réduite à son plus stricte minimum. Cette période nous invite à nous relier à nos essentiels sans doutes ni peurs et interpelle ainsi notre structure.
Selon la logique de « contrôle », nous aborderons ensuite le FEU et l'été avec le soleil à son apogée et la multiplication des plaisirs que la nature propose à cette saison, pour savoir en profiter sans tomber dans les excès. Alors nous pourrons aborder l' AIR (qui dans le calendrier chinois correspondrait à l'élément «métal») et l'automne qui nous demande d'apprendre à lâcher prise pour ne pas sombrer dans la nostalgie mais gagner en liberté. C'est aussi la saison des récoltes sachant que « nous récoltons ce que nous semons » donc dépendante de ce qui s'est passé avant.
Enfin nous aborderons l' ETHER (qui lui correspondrait à l'élément «bois») et le printemps avec une possible renaissance car cette saison appelle au renouveau. Elle invite à retrouver son élan, une énergie stimulante de croissance, d'évolution. Le but sera d'apprendre à canaliser cette énergie pour savoir l'utiliser à bon escient. Ainsi, comme un enfant plein d'insouciance, en pleine effervescence, nous pourrons espérer retrouver toute notre joie de vivre, une « innocence consciente » celle qui semble être le propre des grands sages !
Ainsi, à travers l'exposé qui suit, j'essaierai de montrer un certain nombre de correspondances associées aux 5 saisons, aux chakras et aux yama/nyama. En abordant quelques caractéristiques physiques, énergétiques et psychiques, des saisons et des organes qui y sont associés, avec leurs symboliques et leurs dérèglements potentiels, nous pourrons trouver un « angle de lecture » intéressant pour approfondir notre compréhension du corps humain et ses « intelligences ». Nous verrons ainsi comment se servir de ces informations, pour une meilleure connaissance de Soi. Tout cela dans le but toujours de se mettre en accord avec l'intelligence de vie ou toute forme d'« intelligence supérieure » pour laisser faire « la nature naturante », selon l'expression de PARAMATMA (Swami formateur en Raja yoga de l'école Bija yoga de Leuhan) et faire évoluer alors notre perception du monde et nos interactions avec notre environnement.
Pour clore cette présentation, j'aimerai citer GANDHI qui nous invitait à « Etre le changement que nous voulons voir dans ce monde »...
Je crois sincèrement que la pratique du yoga rend justement cela possible car elle est graduelle et répond à des vrais besoins actuellement. Elle est « ancré dans la réalité » même si elle présente le corps humain autrement que ce à quoi nous sommes habitués aujourd'hui. Un article récent du journal du Yoga d'octobre 2016 essai justement de répondre à la question de l'engouement de plus en plus grand des gens pour cette pratique. Renaud Cellier y parle de « responsabilités » et affirme que le yoga « nous guide vers le chemin de la non-violence, du contentement et donne du sens à nos vies ». Il renforce cette notion de responsabilité en disant que le yoga « est à la portée de tous car c'est la sincérité dans la pratique qui importe... pas la souplesse, ni l'intensité, ni la corpulence !
Juste la SINCERITE... et un peu de courage pour affronter nos résistances qu'elles soient d'ordre mentales, physiques ou émotionnelles.
Extrait du mémoire de fin de formation de hatha yoga d'Emmanuelle LEBEGUE
Le printemps peut nous amener à passer d’un état de cristallisation hivernal à un état plus expressif, plus communicatif comme « la chenille qui passe par le stade de la chrysalide pour devenir un papillon » !!! Au printemps, nous sommes donc invités à renaître, à révéler ce qui n’était pas visible l’hiver. C’est une saison qui laisse la place à l’émergence de choses mais qui nécessite finalement de savoir ce que l’on veut pour mieux décider comment on compte s’y prendre pour y arriver et offrir ce que l’on a de meilleur ? A cette saison, la nature offre à nouveau plein de nourriture, de multiples fleurs … ou des mauvaises herbes si on ne fait pas bien le tri !
« Les fleurs représentent un bourgeonnement de sagesse créative dans le jardin des pensées »
Paramhansa Yogananda
Un des principaux organes associé au printemps est le FOIE car il est le « maître des muscles ». Il agit comme « le général d’une armée » et c’est lui qui détermine la stratégie dans l’action puisqu'il stocke le sang et assure la libre circulation de l’énergie vitale. C’est pour cela qu’il a une influence sur notre capacité à organiser notre vie et qu’il est fragilisé par le mécontentement. Il est associé à la VESICULE BILIAIRE qui stocke la bile et la libère selon les besoins de transformation des aliments. Elle influence aussi notre vision et la coordination.
Ces 2 organes et viscères gouvernent ainsi le mouvement en influençant notre capacité à prendre des décisions. On dit du foie et de la vésicule biliaire qu’ils sont « garants de » l’esprit d’initiative et de courage.
Si on joue encore une fois avec les mots, le foie « parle » aussi de notre « foi », de nos croyances, de notre confiance en la vie. Et selon les conditions matérielles dans lesquelles on a évolué, selon les problématiques familiales à travers lesquelles nous avons grandi, tout cela fait que notre foi(e) est plus ou moins en bon état !!!
Apprendre serait développer aussi ces autres formes d'intelligences, différentes, qui nous feraient de nous des « êtres complets ». Cela nous permettraient aussi de nous rendre encore plus réceptifs et « disponibles » aux enseignements plus subtiles. Nous l'avons vu à travers « l'intelligence émotionnelle » et « l'intelligence relationnelle », mais ne pourrait-on pas ajouter « l'intelligence supérieure » ? Certains parlent d'intuition pour décrire cette intelligence :
Ce schéma pourrait être une retranscription de « l'ouverture » vers laquelle nous conduirait une « Éducation complète » (de la plus grossière - corps physique - à la plus subtile - corps spirituel) ou l'évolution de « la conscience humaine » vers « la conscience universelle ».
Swami Devatmananda précise d'ailleurs que « L’homme est une manifestation particulière de La Vie, un microcosme à la frontière du ciel et de la terre, et qui est régi par les mêmes lois que l’univers, le macrocosme ».
Le but de l’existence pourrait alors être d’assumer le jeu des dynamiques subtiles de la vie, et de ce qu'on appelle aussi les 3 GUNA (raja, tamas et sattwa), en lien avec les 5 EMOTIONS, pour les transcender, s’en libérer et s’émanciper : apprendre, comprendre et réaliser … apprendre à mieux se connaître, comprendre qu'il n'y a pas de hasard et accepter avec plus de conscience « les épreuves » proposées par La Vie comme de véritables opportunités d'évolution.
« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde »
GANDHI
Si le printemps nous renvoie à notre besoin d'EXPRESSION, il fait donc écho à notre intelligence émotionnelle et à notre besoin de liberté. C’est une saison où l’énergie vitale est en plein essor et a du mal à supporter la contrainte. Au printemps on ressent plus ou moins d’élan pour nous aider à exprimer notre créativité, notre imagination. Cela dépend de la CONFIANCE que l’on a dans nos intuitions et de la richesse de notre inconscient. Cela rejoint la qualité d'ISHWARA PRANIDANA : s'abandonner à une intelligence supérieure, même s'il faut aussi un certain courage pour assumer ses idées et se donner les moyens d’aller au bout de ses projets dans le plus grand respect de soi et des autres ...
« Le nettoyage de printemps » doit être correctement fait, ainsi, les décisions seront plus faciles à prendre : « on y voit plus clair »… Il est donc important à cette saison de « faire du tri » entre ses besoins et ses désirs et de respecter la logique de lâcher-prise : APARIGRAHA. Sans « contrôle » de nos pensées (de nos paroles) et sans connaissance de nous-même il n'y aura pas de cohérence avec nos volontés profondes, nos mots et nos actes. Le risque serait même de « partir tous az
imuts », de se disperser et de gaspiller notre énergie vitale. La force de VISHUDHI chakra est justement d'agir comme un filtre pour éviter les « débordements »! La colère est même un des modes d’expression de cette énergie. Elle sert à dépasser les obstacles quand elle est « gérée ». Par contre quand elle est excessive, elle affecte le foie, et aggravée par des stratégies d’adversité, elle peut malheureusement aller jusqu'à la haine. La joie est aussi associée à cette saison, comme nous le montre la capacité qu'a un enfant de « sauter de joie » et de communiquer cette énergie de vie dans ce qu'elle a de plus noble !
D'ailleurs quand ce « filtre » fonctionne correctement, sans excès ni manque, il donne alors accès à des fonctions supérieures de l'être humain, en lien avec LA CONSCIENCE et la qualité de TEMOIN NEUTRE. Mais ces fonctions sont reliées à d'autres chakras et sont indépendantes de la loi d'engendrement et de contrôle, du rythme des saisons, elles les transcendent ! Si on classe ces émotions selon la logique des guna, on peut obtenir le schéma suivant :
détail du pied
EXEMPLE DE POSTURES DE YOGA POUR REGENERER LE FOIE :
EXEMPLE DE POSTURES DE YOGA POUR REGENERER LA VESICULE BILIAIRE :
Afin d’équilibrer au mieux le système nerveux autonome et donc de limiter les excès de Yin ou de Yang, et les manifestations émotionnelles gouvernées par Rajas ou Tamas, on peut donc proposer la séance type de yoga qui suit.
Certaines techniques de respiration telles que kapalbhati avec plus ou moins de bandha pour privilégier la montée de l'énergie vitale tout en en gardant son contrôle.Afin de limiter les écarts aussi des manifestations émotionnelles plus ou moins excessives à cette période, on pourra encore encourager nadi shodhana.!
Les techniques de méditation s’appuyant sur des « visualisations » nous renvoyant aux grands espaces, à une ligne d’horizon, aux oiseaux dans le ciel… ou toute autre image de « vagabondage libre et heureux » peuvent aussi nous aider à retrouver une certaine INSOUCIANCE, proche de celle d'un enfant avec une forte JOIE DE VIE.
Le yoga nidra pourra être construit à partir de ces mêmes thématiques de LIBERTE et de la BEAUTE que le monde nous offre de VOIR et de S'EMOUVOIR avec une rotation de la conscience s'appuyant plus particulièrement sur le système musculaire.
La saison du printemps permet donc d'affiner ses choix après avoir fait correctement le point sur ce qui est essentiel pour nous. C'est comme si la réalisation des qualités de l'éther et de l'espace nous permettait de sublimer les qualités de la terre... Pour cela il est indispensable de toujours nous recentrer, de préserver notre attitude de « témoin neutre » et/ou de méditer comme nous l'apprend la saison d’hiver.
« Choisis bien tes mots, car ce sont eux qui créent le monde qui t'entoure. »
Pensée Navajos
On peut aussi tout simplement :
faire du yoga des yeux,
construire un mandala avec des fleurs variées ramassées dans la nature,
se faire masser tout le corps pour refaire circuler le QI,
marcher ou favoriser les mouvements doux,
porter du vert,
faire preuve de fantaisie ou au contraire de plus de rigueur selon la nature des déséquilibres,
manger légèrement pour aider le foie et la vésicule à se régénérer.
… et dans l'espoir que tout cela nous mène à la conscience de notre être et de notre humanité dans ce qu'elle a de plus noble, voici une dernière citation d'un acte constitutif de l'UNESCO de 1945 :
« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix »
En hiver nous sommes invités à accepter le dénuement, le silence à l'image de la nature qui est réduite à son fonctionnement strictement minimum … Si on joue sur les mots, en hiver : « on nid-vers » ce qui invite au repli sur soi comme des arbres «dépouillés» de leur feuillage ! On associe cette saison à l'élément « Eau » car c'est le fondement de la Vie : sans eau il n'y aurait pas de vie sur Terre. L'eau est représentée par le chakra : SWADHISTHAN où siégerait l'inconscient individuel autant que collectif!
Les organes sollicités l'hiver sont de fait les REINS et la VESSIE car on dit qu’ils sont « garants de la racine de vie ». Les reins contribuent à la synthèse du calcitriol (forme active de la vitamine D), ils sont les « maîtres des os ». Les OS et la moelle épinière stockent la mémoire de nos ancêtres.
Les reins filtrent aussi le sang et entrent dans la production des globules rouges, de la moelle. Ils épurent ainsi le corps en produisant l’urine, filtrat composé entre autre d’acide urique et de créatine. Ils gouvernent ainsi la naissance, la croissance et la reproduction.
La VESSIE qui est associée aux reins, élimine les impuretés filtrées par les reins et permet de préserver la mobilité des articulations.
On comprend mieux comment l’hiver peut aussi nous amener à nous repositionner par rapport à notre nature profonde en se demandant sincèrement : « qui suis-je ? », « quels sont mes désirs (profonds ou superficiels) ? » jusqu'à jouer encore avec le mot « neige » : « n’ai-je » ou « née-je » ? Aussi, la qualité de l'approche de cette saison dépendra de la confiance que l'on aura développé avant pour réussir à s'appuyer sur les bonnes valeurs, les vrais besoins afin de ne pas « se noyer » dans les désirs multiples...
Les symboliques « éveillées » à travers l'hiver, sont encore une fois complexes. Si on se réfère aux trajets des méridiens des reins et de la vessie, on peut là aussi proposer dans un premier temps des postures de yoga plus ou moins faciles pour « soutenir » ces organes et faciliter leur travail d'épuration. Ce « travail » physique permettra de rééquilibrer les fonctions physiologiques, d'éliminer quelques peurs, avant d'entrer dans des apprentissages plus subtils.
En hiver, nous aurons finalement surtout besoin de beaucoup de calme et de SILENCE. Dans l'idéal, nous devons profiter de cette période pour méditer davantage et accepter ce repli sur soi, cette « petite mort » pour mieux renaître au printemps en comprenant que la naissance et la mort ne sont que des mutations de l’énergie universelle…
Le méridien de la vessie
Exemple de postures de Yoga pour regénérer la vessie :
Paschimottasana
La salutation au soleil (surya namaskar) :
Ou la salutation à la lune (chandra namaskar) qui intègre ardha chandrasana en posture 5 et 10 à la suite de ashwa sanchalanasana et régénère ainsi les 2 méridiens en alternance !
Le méridien du rein
Exemples de postures de Yoga pour regénérer le rein :
Kandharasana
Dhanurasana
Ushtrasana
L’hiver nous renvoie à notre nature profonde. L'élément Eau qui y est associé nous parle de nos PEURS, de notre inconscient. C'est aussi une saison où le noir est très prédominant ainsi que le froid.
En travaillant sur les SENSATIONS, au-delà des jugements de valeur, nous pouvons redéfinir ce qui nous est agréable ou désagréable et nous adapter pour rester au plus près de ce qui est important pour nous. Il est essentiel aussi d'apprendre à nous respecter dans notre nature profonde et pour cela il faut bien se connaître pour ne pas tomber dans le piège de « j'aime ou j'aime pas »... ce fonctionnement très archaïque issu du cerveau reptilien.
Pour nous y aider on peut s'appuyer sur les qualités de SATYA qui nous permettent de nous rapprocher au plus près de « notre vérité » même si cette notion reste très relative et suppose beaucoup de vigilance et de discernement. Comme si « plonger au cœur de notre animalité », identifier au mieux nos désirs, pouvait nous aider à comprendre notre humanité, comprendre à quel point elle est « conditionnée » par nos mémoires...
La visibilité de la lune est aussi plus importante à cette saison, avec les nuits plus longues en hiver que dans les autres saisons. Cela nous renvoie encore plus à notre SENSIBILITE (notre part de féminité). On retrouve d'ailleurs ce symbole dans la représentation de SWADHISTANA chakra qui sous-entend une forte référence à notre inconscient qu'il soit individuel ou collectif ! Le but de notre évolution serait de réussir à transcender nos peurs (« j'aime pas ») ou désirs (« j'aime ») pour aller vers LE CONTENTEMENT.
Si on classe les émotions associées à l'hiver selon la logique des guna, le but sera de rééquilibrer les mécanismes de blocage ou d'excès activés par nos croyances et de tendre vers plus d'indépendance et l'expression sincère de notre LIBRE-ARBITRE :
Afin d’équilibrer au mieux le système nerveux autonome et donc de limiter les excès et les manifestations émotionnelles gouvernées par Rajas ou Tamas, on peut donc proposer la séance type de yoga.
On peut aussi préconiser certaines techniques de respiration comme ujjayi ou tout simplement, encourager le repos quand la fatigue est trop grande !
Toutes méditations favorisant « l’écoute du silence » ou « l'acceptation de notre nature fondamentale » avec CONTENTEMENT peuvent bien sûr nous aider à retrouver un certain équilibre. En s'approchant d'une plus grande VERITE par rapport à notre nature profonde on peut se libérer peu à peu du conditionnement par nos mémoires et notre éducation : « être authentique » (plus vrai !) Tout cela rejoint les techniques d'antar mauna.
Et si on veut parfaire le travail et tenter de « libérer le mental » en touchant le subconscient, il y a aussi l'outil précieux du YOGA NIDRA dont le contenu pourrait être autour de ces mêmes thématiques après avoir effectué par exemple une rotation de la conscience à partir de la perception des os plus que de la simple perception du corps en général. Les paires opposées sont à aborder graduellement autour de « dur/mou », « rigidité/fluidité », « peur/témérité ». Une histoire symbolique pourrait aussi s'organiser autour de « peau d'Âme » pour répondre à la question « qui je suis ? » et terminer sur le contentement « je suis ce que je suis ».
« Élever notre esprit à partir du domaine de la matière dans l’immensité du silence intérieur »
Paramhansa Yogananda
On pourrait aussi tout simplement renforcer tout ce travail de rééquilibrage en :
écoutant de la musique douce
créant un mandala (avec des graines !)
massant le bas du dos qui est un lieu d’accumulation du QI,
portant du noir, particulièrement en bas du corps,
ayant une bonne hygiène de vie pour éviter de puiser davantage dans nos réserves d’énergie.
En conclusion, si nous admettons que les organes sensoriels, et les émotions qui y sont associées, peuvent être considérés comme « des portes ouvertes » sur notre inconscient, ils sont des éléments de lecture précieux pour accéder à la compréhension de soi. Par leur prise en compte nous devons apprendre à dépasser nos mécanismes réactifs inconscients qui trop souvent nous enferment, nous conditionnent au lieu de nous faire évoluer !
Cela rejoint la notion « d'intelligence émotionnelle » décrite la 1ère fois par Daniel GOLEMAN dans son livre du même nom, nous invitant justement à « accepter nos émotions pour développer une intelligence nouvelle »... car un QI élevé ne suffit pas à réussir tout ce que l'on entreprend dans la vie, des névroses obsessionnelles ou réactions émotives disproportionnées peuvent entraver le plus beau des processus de raisonnement intellectuel ! J'insiste sur l'importance de bien comprendre cela et de l’accepter pour aider alors notre corps à se réguler au mieux car nous ne pouvons pas « contrôler » l'inconscient. Nous ne pouvons que « profiter » des instants d’équilibre et espérer alors accéder à des compréhensions justes que l'on pourrait aussi nommer « connaissances directes ».